sensualite et erostisme


Une autre exception dans les années 47/48, avec Hardy les Gars, magazine d'aventures qui publie des histoires à suspense assez courtes où les femmes, point sottes et bien roulées, arborant sans exception une magnifique chevelure dont nulle aventure ne pourra déranger le brushing, osent prendre une place importante dans l'action, comme par exemple la blonde et fraîche Sybille dans "Cagliostro contre les sept".

Yves le Loup, superbement dessiné par Bastard rencontre bien quelques belles princesses ou enchanteresses du côté de Brocéliande, mais de façon si fugace qu'il nous laisse sur notre faim (3).

Toujours dans cette période d'après-guerre, ce n'est ni du côté de la Pension Radicelle, ni Rue du Labrador, qu'il faut chercher de pulpeuses créatures. Dans le monde d'Hergé, les femmes existent, on en a rencontré... peu. Une mère chinoise en larmes, une Maharanée terrifiée, une concierge mamelue et bavarde appuyée sur son balai, l'épouse d'un savant terrassé par les Boules de Cristal, vêtue et chapeautée de noir, quelques personnages sans grande envergure, entrevus fugacement au coin d'une bulle.
A propos d'envergure... le seul vrai héros féminin de la série, c'est l'inévitable, l'inénarrable, Bianca Castafore (Blanche Chastefleur ? Quel programme !), la diva égocentrique et hystérique qui rit "de se voir si belle en ce miroir" (je la soupçonne d'avoir en outre la vue basse), la terreur du Capitaine Haddock ("Ce cher Capitaine Harrock !" "N'Roll, Madame, Harrock-N'Roll !") qui tente de la fuir à tout prix. Et on le comprend.

cyann

On ne risque pas de
voir "La Castafiore"
habillée comme Cyann !
© Casterman

Est-ce pour ne pas risquer d'ôter une seule miette des mérites du héros, qu'Hergé n'a fait rencontrer à Tintin que des femmes inexistantes ou bien trop présentes ? Ou réglait-il ainsi son compte avec le sexe dit faible ? Mystère !

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