Las, sur Mongo comme sur Terre, à cause de ces chef-d'oeuvres (de la nature) toujours en péril, les héros sont obligés de faire des heures supplémentaires ! Ces femmes fragiles, un rien écervelées (je n'ai pas dit "décervelées", mais bon !), sont incapables de se défendre ou de prendre une décision. Un poids mort, je vous dis et ce n'est pas une image : elles ont une fâcheuse tendance à s'évanouir à tout bout de champ et le héros se voit obligé de les prendre dans ses bras pour les emporter loin de tout danger !

Ah, le fantasme de l'homme protecteur ! Sans lui, cette pauvre héroïne de second plan qu'est la femme n'existe plus. Permettre au mâle de service de se surpasser à cause d'elle (grâce à elle ?) est son unique raison d'être. Pourtant, dans ces histoires comme dans tant d'autres, les représentantes de ce sexe dit faible, incapables d'affronter seules le monde cruel, utilisent leurs charmes, sans en avoir l'air, pour amener le héros à faire ce qu'elles veulent. Il leur suffit d'appliquer la recette déjà rôdée par Lysistrata à Athènes (1). Beau raccourci (oh, pardon !) de la société patriarcale où l'homme seul existe socialement, mais où la femme, qui n'a pas forcément le choix, tire les ficelles dans l'ombre. Tandis que Guy l'Eclair enlève dans ses bras la ravissante Dale pour grimper... dans la Cité des Arbres (copieur, va !), les Pionniers de l'Espérance explorent des planètes inconnues.

À l'époque de Guy L'éclair ou des Pionniers de l'Espérance, les pin-up n'avaient rien à voir avec celles de Yann et Berthet !!! © Dargaud.

L'équipe, uniquement composée de savants, comporte tout de même deux femmes (à l'époque, on ne parlait pas de parité ni de quotas) : Tsin-Lu la brune chinoise et Maud, la blonde américaine. Bottées et culottée de Jodhpurs, avec leur petit chemisier blanc collant, hélas très peu déboutonné ne rêvez pas, c'est vrai qu'elles sont ravissantes !
Mais de sexualité et d'érotisme, pas question ! Les Pionniers sont là pour explorer le vaste monde et redresser les torts au passage, pas pour la gaudriole. Le magazine Vaillant (2), support de cette B.D. et émanation de la résistance et du P.C., se veut pour l'égalité des sexes. Pourtant, même si Maud et Tsin-Lu n'ont peur de rien, c'est le héros Tangha et lui seul qui SAIT comment faire pour sortir des multiples périls auxquels ils sont confrontés, dans la Cité de Bangra ou ailleurs. Ah, mais !