Suite de l'interview...
Ceci amène ma question suivante à propos du "Triangle secret" pour lequel vous réalisez toute la partie contemporaine. "Le Triangle Secret" est un grand projet. Je me suis demandée si le fait de travailler sur "un morceau", de partager cette histoire avec d'autres dessinateurs n'était pas difficile. Ou plus facile ? ?
D. Falque : Pour moi c'est plutôt arrangeant par le fait que je n'ai jamais fait de B.D. historique. Je manque de documentation. Il m'aurait fallu effectuer une recherche de documentation assez importante et avoir des connaissances que je n'ai pas. Donc, la partie flash-back qui est traitée dans "Le Triangle Secret" par un invité à chaque fois, je suis plutôt très content que ce soit quelqu'un d'autre que moi qui la réalise. Donc, c'est plutôt un avantage. Et puis, je dessine trente pages et je trouve que 30 pages c'est un nombre suffisant pour travailler au maximum. Je donne tout dans 30 pages alors que sur les 46 pages d'un album normal, il y a un moment où l'on est un peu faible et certaines planches ne sont pas d'aussi bonne qualité que d'autres. Ça ne se ressent peut-être pas tellement pour le lecteur, mais moi je le vois et certains professionnels s'en rendent compte, à mon avis. Sur un album de 46 pages, je ne suis pas tellement satisfait, alors que sur "Le Triangle Secret", je me donne à fond, c'est un sprint et non pas une course de fond comme Ťa peut l'être sur un autre album. Beaucoup de dessinateurs disent comme si c'était une chose facile : "On passe d'un 46 pages à un 54 pages"... Ce n'est pourtant que 8 pages de différence. Peu pour un lecteur, mais énorme pour un dessinateur. Psychologiquement, il y a un cap à passer. Déjà, quand on est à la moitié d'un album, vers 24 pages, on commence à être un peu faible. Et là, justement, le fait de n'avoir que 30 pages à dessiner me permet d'être au maximum sur l'album, de donner tout ce que je peux. Dans ce sens c'est une bonne chose. Et puis, il n'y a aucune difficulté à faire ça du moment que personne n'intervient sur les taches que j'ai à faire. Tous les dessinateurs du "Triangle Secret" travaillent de leur côté, on n'a absolument aucun échange. Didier Convard, réunit toutes les pages à la fin et a une vue d'ensemble sur ce qui arrive... Mais moi, par exemple, je ne vois pas les planches qui on été faites par les autres dessinateurs. Didier, lui, gère tout ce système qui a été pensé au départ et qui fonctionne très bien. Il ne reste plus qu'à assembler le tout et à monter le bouquin.
| C'est une aventure !
D. Falque : Oui, c'est une aventure et j'ai trouvé ça très excitant, même si après, c'est dificile de se partager la réussite puisqu'on est à plusieurs, et c'est peut-être un peu frustrant. Mais quand toute l'équipe se retrouve à Angoulême, on est très contents ! On a fait quelque chose ensemble et je pense que c'est de qualité. On a une certaine fierté à faire partie d'une équipe d'une série qui marche bien. Avez-vous d'autres projets ? D. Falque : Oui, "Le Triangle Secret" qui n'est pas fini. Mais ça va aller très vite puisqu'on sort deux albums par an donc en 2003 on aura terminé. J'ai terminé le tome 3 qui va sortir prochainement. Ensuite, le tome 6 du Fond du Monde, la suite du Grand Bateau qui s'intitule "La Grande Terre". Ensuite, "Jane", une série chez Casterman qui paraîtra au mois de Novembre. Et puis j'aimerais scénariser dans la collection dont s'occupe Didier Convard : il est directeur de la collection "Loge Noire", une collection ésotérique. Je suis en train de réfléchir, de réunir quelques documentations pour écrire dans cette collection là. Mais je veux être au dessin aussi, faire l'album tout seul. Ce ne serait pas un aboutissement parce que ce ne sera pas fini après ça, mais si j'arrivais à concrétiser ce souhait là, je serais comblé. |  Le "Triangle Secret". |
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