interview bd


Suite de l'interview...

Même dans le pire, il y a quelque chose à prendre...
D. Falque : Exactement. Tout est bon. J'ai cité des références dans ma biographie pour "Le Fond du Monde", mais c'est très large. J'ai commencé par lire Tintin. Il me semble que c'est la première chose qu'on lit. Puis Gaston Lagaffe, Cabannes, des gens qui ont tous un style très différent et qui amènent quelque chose de nouveau dans la bande dessinée, qui tracent d'autres pistes. Je n'aime pas tellement les suiveurs, des gens qui s'inspirent trop de choses qui ont déjà été faites. Mais ça arrive, il en faut. Ça ne fait que flatter l'initiateur du style.

Avez vous d'autres sources d'inspiration particulière ? Des lieux, des tableaux...
D. Falque : Forcément, tout ce que je dessine correspond à des choses proches de moi. Je me nourris d'images en plongeant dans des tas de bouquins, mais aussi d'odeurs. Une bibliothèque, quand on la dessine, il faut la sentir, il faut sentir les vieux livres, l'atmosphère qui est là;. Je m'inspire de tout et de rien, de sensations... Je rassemble tout, je mélange. Souvent, j'aime bien crééer à partir d'une image, déplacer les choses, ne pas reprendre l'image telle qu'elle est. Ce qui serait dangereux. Il y a des copyrights sur les photographies ! Certains dessinateurs ont pillé des images de grands photographes. A leurs risques et périls...

"Le Grand Bateau" ressemble à un conte philosophique bourré de références. Ce bateau, c'est un peu la Tour de Babel. Il a aussi un côté Kafkaïen, cet aspect inaccessible... Puis des côtés Felliniens avec la scène du repas, les mémères décorées... Est-ce toutes ces allusions vous aident dans votre dessin ou vous compliquent la tâche ?
D. Falque : Ces allusions viennent du scénariste. Lui possède toute cette culture, moi j'ai juste à la retranscrire en fait. Ce n'est pas quelque chose de difficile. Je n'essaie pas d'analyser ça en me disant "Tiens, il a fait un clin d'oeil à telle ou telle chose". Je me contente de dessiner ce qu'il m'écrit sur le scénario. Oui, Kafka, ça fait partie de sa culture, c'est évident... Mais moi, je ne suis qu'un traducteur.

Ce processus demande donc une grande compréhension entre scénariste et dessinateur ?
D. Falque : Je ne le comprend pas toujours. J'interprète. Je pense tout de même que nos sensibilités sont proches, sinon on aurait du mal à obtenir quelque chose de cohérent. Mais ça ne passe pas tellement par l'intellect. Ce qui est important aussi, c'est de ne pas empiéter sur le travail de l'autre. A un moment, Eric m'envoie le scénario et me dit "Voilà, maintenant, c'est à toi de bosser !" et il n'intervient absolument pas sur la réalisation, ce qui me bloquerait un peu. Ça se passe en confiance, on se fait mutuellement confiance.

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