Suite de l'interview...
Pour quel scénario ?
D. Falque : C'était le scénario de "Graindazur", une série chez Dargaud. Tout s'est passé très facilement pour moi. Je n'ai pas souffert, on ne m'a jamais dit que mon travail était mauvais, on m'a toujours encouragé. C'est très positif !
Avez vous des préférences pour telle ou telle technique graphique ?
D. Falque : Pour Graindazur, l'éditeur souhaitait que le dessin soit encré au pinceau . Pourquoi pas, ça donnait un peu d'épaisseur au trait et ça collait assez bien à la série. Et puis, quand Graindazur s'est arrêté, je suis revenu à la plume que je trouve plus sensuelle... en tout cas, qui me convient mieux. Il se trouve que j'ai proposé encore une fois un début de scénario à Corbeyran. Il a aussitôt rebondi dessus et créé "Le Fond du Monde" pour lequel ma plume m'a permis d'avoir un dessin plus précis, plus réaliste, contrairement à Graindazur qui était plus Ecole Belge au niveau du trait. Graindazur est d'ailleurs une série qui s'arrête, qui va être pilonnée sous peu. Cette histoire s'articule en quatre tomes où le 4ème tome commençait une nouveau récit après la trilogie. Le procès Dargaud-Uderzo a provoqué un grand ménage dans les séries qui marchaient le moins, et Graindazur est parti par le premier wagon . "Le Fond du Monde" a été une idée inspirée par mon état d'esprit à ce moment là : je touchais le fond. Le scénario que j'ai donné à Eric Corbeyran se résumait en une page. J'avais dessiné un personnage qui descendait dans le "Fond du Monde", un paysage enneigé et ce personnage devait remonter la pente. Eric a trouvé une autre façon d'interpréter cette séquence là.
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