interview bd


Suite de l'interview...

Au niveau graphique, est-ce que vous travaillez de manière traditionnelle ou commencez-vous à intégrer de nouveaux outils, palette graphique ou quelque chose comme ça ?
F. D. : Surtout pas car il y a un côté mécanique qui me déplaît fortement. Ce côté mécanique ressort dans le rendu. Hier je regardais des fondus et des dégradés de couleurs sur un album et je pensais que c'était fait à l'ordinateur. Le copain avec qui j'étais me dit : "Non, non, c'est fait à la main, regarde, il y a une tache à tel endroit". Bon, ça donne encore un peu de vie... Mais ce qui me fait un peu peur c'est que ça correspond à un nivellement par le bas. Un graphisme mécanique ? Je ne sais pas si ça va ensemble un graphisme mécanique... Quand tout le monde sera habitué à ça, les gens diront : "Quelle différence avec un travail à la main ?" Il y a déjà des gens qui regardent des bulles en disant : "Mais oui, c'est fait à la main" alors que c'est fait à l'ordinateur. Je suis un peu tristounet, quoi. Quand tout le monde aura une culture et un goût manga... Oui, cete perpective, c'est triste et ça fait peur.
D. B. : Ça peut donner un travail de qualité mais il n'y aura plus de sensibilité. La machine, elle est calibrée, elle donne des résultats... Une manipulation par rapport à une autre peut donner un peu de différence, mais à mon avis, ça va être très-très limité.
F. D. : C'est peut être un peu prétentieux, mais on ne peut pas faire passer de la tripe avec une machine. Ou alors, il faut avoir une dextérité que personne n'a actuellement. Peut être que dans vingt ans, ça fonctionnera, je ne sais pas. Mais je préfère sortir mon papier, mon pinceau, avoir un original. Quand je vois un original qui est dans une disquette, je ne comprends pas très bien (rires).

Avec Les Chemins de Malefosse, vous baignez dans une série à caractère historique, ce qui n'empêche pas un petit peu de fantaisie. Mais jusqu'où peut aller la fantaisie dans une série historique ? ?
D. B. : Le fait historique, le personnage historique, habillé d'une certaine manière et qui vit à une époque donnée, c'est incontournable. Mais on peut mettre la fantaisie dans cette époque là ausi bien que dans l'époque contemporaine.

Quelles sont vos limites ?
D. B. : On fait parfois référence à des choses actuelles, à des blagues, à des petites réflexions qui viennent comme ça par rapport à des situations que nous voyons aujourd'hui et qui sont similaires aux guerres de religion de l'époque. A partir de là on peut charger un peu. On tient compte de notre lectorat, de quinze années de travail. Parfois on se limite en se disant qu'on va sortir du cadre de ce que les gens attendent, cet aspect entre en ligne de compte à tort ou à raison.

soldat ryan

Le soldat Ryan est appelé en page 31...

Dans le tome 10, il y avait le passage...
F. D. : Sur Ryan, oui ! (rires)

Oui, je l'avais remarqué, mais il y avait aussi les aventures sexuelles de la Reine d'Angleterre. Cela a un fondement historique réel, ça ?
D. B. : Mais c'est dans le livre : ce n'est pas la Reine d'Angleterre.

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