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Suite de l'interview...

Aujourd'hui, dix albums des Chemins de Malefosse sont parus. A posteriori, comment regardez-vous votre série ?
F. D. : J'ai du mal à juger de ce que je fais. Je prends la température au cours de séances de signatures et j'écoute ce que l'on me dit. Il y a tout de même des paliers que je franchis de façon évidente. J'ai souvent l'impression de patauger mais il suffit d'attendre un peu et ça se déclenche et j'ai l'impression d'avoir passé un palier même si ne ne sais pas du tout pourquoi, c'est totalement subjectif.
D'autre part, dans l'évolution des séries, il y a quelque chose qui s'établit, c'est une complicité avec les lecteurs qui ont l'habitude de lire "Malefosse". Aussi, on peut se permettre maintenant des petits clins d'oeil, des allusions aux autres albums ou même des allusions sur nos relations à nous, ça passe très bien. Nous l'avons fait un peu sur le dixième tome et on pouvait se le permettre d'autant que c'était un album anniversaire. C'est comme ça que je vois l'évolution. A postériori, c'est déprimant aussi. Quand je regarde mes premiers albums, j'ai honte. Il y a 18 ans, mes premiers graphismes !... Quand je vois quelqu'un qui va acheter le premier je me dis : "Malheur de malheur, il ne va jamais acheter les suivants !". Je force la vente sur le dixième qui est meilleur normalement. Tant que le processus reste pareil, ça passe, mais quand je constate que mon album fait il y a trois ans est meilleur, c'est dramatique. Pour l'instant, j'ai l'impression de progresser, ça va. J'essaye de mettre un petit défi dans chaque album. Là, dans le Marais Poitevin j'essaie de travailler les ciels. Pour les expressions aussi, je m'efforce d'aller plus loin. Pour certains volumes, je travaille davantage l'architecture, pour d'autres la lumière... Un progrès graphique que j'essaie de tenir pendant 46 pages. Un petit défi graphique que je m'impose à chaque fois...

D. B. : On a travaillé sur des saisons différentes. Cela donne des tonalités qui démarquent les albums les uns des autres. Les costumes, les couleurs... Le fait de la saison fait que les couleurs ne sont pas tout à fait les mêmes, même si la vie et le décor extérieur restent les mêmes.
F. D. : On peut parler d'habits puisque Daniel en parle. C'est ce à quoi je voudrais m'attacher. Et la manière de se déplacer suivant le lieu où l'on est. On ne se déplace pas de la même manière sur un chemin boueux ou sec par exemple. Moi je marche beaucoup depuis un bout de temps et je m'aperçois que sur 5O km que je peux faire dans la journée, il y n'y a pas 300 mètres de chemins qui sont les mêmes. Si l'on passe dans des endroits avec des frondrières ou avec des fûtaies assez basses, si on s'enfonce jusqu'à mi-mollet dans la boue, c'est très difficile de se déplacer. Si quelqu'un doit se déplacer, à cheval où à pied sur ce type de chemin, il ne se déplace pas de la même manière que sur le macadam.
tome 10 de Malefosse
Le dixième tome de
la série : plaisir total.
Lire la chronique de Alkemya.

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