interview bd



Comment vous organisez-vous au niveau de votre travail collaboratif ?
François Dermaut : Jusqu'au 1er novembre 1999, on habitait à deux kilomètres l'un de l'autre. J'habite depuis dans le Quercy et nous n'avons pas encore vérifié comment on allait pouvoir travailler dorénavant. On va entamer le onzième tome des "Chemins de Malefosse" donc la méthode de travail sera forcément différente.

bardet et dermaut - � Laurent Ryder

Les auteurs des "Chemins de Malefosse" : Daniel Bardet (à droite) et François dermaut (à gauche)

Où trouvez-vous votre inspiration ?
F. D. : Graphiquement je suis séduit par des endroits mais c'est surtout l'architecture qui m'intéresse. Quand je vois un paysage ou un lieu séduisant j'imagine une époque de l'année qui me plairait. Je fais des photos. J'en envoie à Daniel histoire de l'appater un peu. Et commence alors pour lui son travail car il doit trouver le joint historique entre le lieu que j'ai trouvé et le lieu qui a servi à l'album précédant.
Daniel Bardet : Et parfois, géographiquement, c'est fort éloigné... Comme à l'époque il n'y avait ni bagnole, ni avions, ni téléphone, il faut bien trouver un moyen logique de transporter les héros sur place.
F. D. : Nous avons quand même un énorme avantage c'est que henri IV s'est beaucoup baladé en France. Le seul problème qu'il nous reste c'est de faire le joint historique entre les lieux et les dates.
Le problème de la BD historique - Daniel pourrait en parler mieux que moi - C'est que nous avons des contraintes de dates. Nous avons des lieux magnifiques, des actions magnifiques mais parfois on se dite "Merde, cela s'est passé il y a trois ans par rapport à la date à laquelle on se trouve actuellement".
Ainsi, pour ce tome 10, nous sommes en 1592. Nous avions envie de revenir sur un lieu de départ qu'est la Normandie.
Cela tombait bien puisqu'à cette date il y avait le siège de Rouen.

Quelques révélations sur le scénario du prochain tome, onzième du nom ?
F. D. : Je viens de terminer ma recherche historico-géographique sur le marais poitevin vers 1592-1593. Je pensais devoir dessiner la "Venise verte" et j'ai appris qu'en fait le lieu ressemblait plutôt au marais de la Bruyère avec beaucoup de roseaux, voire même au Cambodge au temps des Khmers à cause des guerres de religions. C'est d'ailleurs assez amusant car c'est en même temps une analogie géographique et une analogie historique puisque c'est une guerre de religion et de fanatiques. Daniel, au niveau historique, tu vas maintenant me raconter enfin le scénario que je vais faire (rires).
D. B. : On va retrouver l'ignoble ennemi de Gunther et Pritz... Sinon, à cette époque là, il ne se passe pas grand chose d'important sur le terroir, par contre la fin des guerres de religions se prépare. Du côté Catholique, on est prêt à accepter une femme comme Reine de France, qui serait donc la fille du Roi d'Espagne.
Evidemment, branle-bas de combat puisqu'en France cela n'existe pas, cela est même interdit.
Il y a donc sujet de confrontation entre les émissaires du Roi d'espagne et ceux du Conseil de Paris pour mettre au point cette tractation. Rencontre que le héros va essayer de contrecarrer, mais un évènement va venir s'interposer et parasiter un peu cette histoire que je ne raconterai pas !

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