Suite de l'interview...

Depuis peu, tu travailles en famille : ton épouse Sophie s'occupe de la mise en couleurs du Prince de la Nuit. Et d'après ce que je sais, ta petite fille serait assez prometteuse au niveau du dessin. Toute la famille Swolfs tombe dans la BD ?
Sophie et moi sommes assez complémentaires et en plus elle adore le fantastique. Elle réalise mes couleurs depuis quelques années, et sans doute beaucoup mieux que je ne le ferais moi-même parce qu'elle a une sensibilité assez spéciale pour cela. Ce qui est dommage c'est que la photogravure ne suive pas toujours en qualité par rapport à son travail.
Quant à notre fille Julie, on ne la pousse absolument pas, mais c'est vrai qu'à force de nous voir dessiner et de nous entendre parler de BD et de dessin, elle s'y est mise d'elle-même. Elle fait des trucs étonnants en avance par rapport à son âge. Nous n'insistons pas, on ne lui apprend rien : c'est une envie, comme ça. Ou alors c'est génétique ! (rires)

Où trouves-tu ton inspiration ? En rase campagne ? Souvent au cours de nuits d'insomnies. Généralement, je pense à ce que je devrais faire et je sais à peu près autour de quoi cela va tourner. Par exemple, je sais que je dois faire maintenant le second Vlad ou le sixième Prince de la Nuit. J'ai une vague direction... Mais à un moment donné - parfois au moment de la sieste, sinon en pleine nuit - , je commence à avoir des idées. Je n'arrive pas à m'endormir, je suis dans un demi sommeil, un peu comme un sommeil hypnotique et quand l'inspiration commence à venir, j'ai intérêt à avoir un carnet à côté de mon lit. C'est au cours de nuits blanches que me viennent les idées de base. Ensuite, à partir de ces idées, je peux développer les histoires. Comment arrives-tu à travailler avec tous tes dessinateurs qui, je le suppose, ne doivent pas habiter juste à côté de chez toi ? Pas vraiment ! Figure-toi que Werner habite aux Iles Canaries, et moi je suis en Belgique. Le plus proche de moi c'est Marc Renier qui fait Black Hills. Nous sommes séparés d'environ 200 kilomètres. Le dessinateur de "James Healer" habite en Italie. Je les ai bien choisis ! Heureusement il y a le fax. Et bientôt le mail. Il faut que je m'y mette. Werner est déjà équipé, lui.

Griffo et Swolfs, tout sourire !

©1999-2000,

et