interview bd


Suite de l'interview...

Les femmes par exemple, ne sont pas commodes. Je pense à la Princesse des Barbares...
J. Sfar : Elle vit dans un monde difficile où elle peut s'affirmer. Justement, on pense beaucoup aux lectrices qui ont du mal à trouver dans les bandes dessinées des personnages auquels elles aient envie de s'identifier. Souvent les personnages féminins dans la B.D. sont prétextes à des truc libidineux. Nous, on essaie de se débrouiller pour qu'une fille puisse s'identifier à nos personnages féminins. Que ce soit Isis, la Princesse des Barbares qui marche en pantalon, ne veut pas être une princesse, veut se bagarrer, ou au contraire, la fille du Professeur qui est très élégante, ressemble à Marie Poppins, mais qui est une vraie suffragette qui ne veut pas s'en laisser conter. J'essaie vraiment de m'identifier à mes personnages, même s'ils ne me ressemblent pas. Si c'est la fille d'un médecin victorien, hé bien, je me mets dans l'esprit de la fille d'un médecin victorien qui veut vivre une histoire d'amour malgré l'époque. C'est ça le jeu d'une bande dessinée : sortir de ce que l'on est pour s'identifier à d'autres personnages.

Le thème des copains ressort très bien dans des histoires comme "Merlin..." ou "Jambon et Tartine"...
J. Sfar : J'accorde beaucoup d'importance à la bande dessinée pour enfant. C'est assez récent que les jeunes auteurs de B.D. reviennent à la bande dessinée pour enfants. Moi ça me tient à coeur parce que je suis venu à la bande dessinée quand j'étais petit et j'ai d'excellents souvenirs d'Astérix et de choses comme ça. Aussi, dans Merlin ou dans Petit Vampire, il y a toujours cette idée du groupe de copains qui sert à dédramatiser les évènements vécus soit dans la famille soit à l'école. C'est un petit peu un tampon entre la dureté de la vie et le monde un peu solidaire de l'enfance, ça adoucit la vie.

Il y a beaucoup de références historiques dans vos récits. La Bataille d'Hastings... revue et corrigée, tout de même ! Est-ce que l'Histoire est un sujet qui vous passionne ?
J. Sfar : Ah ! A l'école, ce n'est pas que je n'écoutais rien, c'est que j'écoutais un mot sur deux. C'est un peu ce qui reste dans mes bandes dessinées. Je suis le gosse qui au fond de la classe "écoute" le cours d'histoire et qui écrit les rares trucs qu'il a entendu. Mes histoires sont bourrées de références, mais qui ne ressortent pas forcément de façon orthodoxe. Sur la Bataille de Hastings, je savais juste que c'était Guillaume le Conquérant qui voulait envahir l'Angleterre. A partir de ça, j'ai essayé d'imaginer un roi français qui va là-bas en imaginant qu'il est plus malin que les autres. Dans Astérix, on nous a habitués à avoir une vision des autres peuples européens, mais vus de la France et ça me paraissait amusant de mettre le miroir à l'envers et de voir comment un petit anglais pouvait percevoir les français. Et faire une saillie contre les français dans une bande dessinée publiée en France par des auteurs français, ça m'amusait. Et ça a beaucoup fait rire mon dessinateur qui est espagnol et qui lui, est absolument intarissable sur les français. Il dit "Mais vous êtes les plus prétentieux du monde, vous êtes insupportables, vous n'arrêtez pas de parler, vous êtes debout sur votre tas de fumier...". Alors là, je lui dis "Continue, continue, raconte-moi ce qu'on dit en Espagne sur les français, je fais un livre dessus !"

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