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Suite de l'interview...

Cette série va être parsemée d'un certain nombre de traditions, la tradition cathare, la tradition templière et d'autres. Tu as déjà fait paraître un recueil sur les Cathares, il y a un certain temps. En 1978 pour être précis, chez Magnard. C'est une façon pour toi de revenir à de premières amours ?
D. C. : Les Cathares que j'ai fait avec André Juillard était déjà une façon d'aborder le sujet un peu différemment, pas de manière historique à proprement parler. J'ai toujours été choqué par le fait qu'un ordre établi, qu'il soit religieux ou politique (en l'occurence, il était religieux), puisse interdire à d'autres de penser différemment, que ce soient les Cathares ou d'autres. Ca m'a toujours foncièrement choqué. Pour moi c'est fachisant, c'est le contraire de la liberté, d'autant plus quand on va jusqu'à spolier et exterminer, je trouve ça doublement criminel : criminel parce qu'on tue un corps et criminel parce qu'on tue un esprit et une âme, on tue une idée. Ce qui s'est passé avec les Cathares, c'est quelque chose qui m'a toujours choqué. J'ai découvert ça quand j'étais môme. J'étais allé passer des vacances dans le pays Cathare et fait des randonnées vélo, des randonnées spéléo et j'avais été émerveillé par ce pays. Je m'y étais intéressé et j'avais acheté des bouquins et rencontré des gens, ce qui m'avait amené à faire en 78 ce bouquin avec André Juillard.
Là, dans "Le Triangle secret", les cathares qui interviennent donnent des explications beaucoup plus précises sur le fait qu'on les ait exterminés. On comprend bien pourquoi. D'ailleurs, c'est dans le prochain album qui va sortir. Je donne "ma" raison qui est liée au Triangle Secret.

vampire
Gilles Chaillet, auteur de Vasco,
est l'un des nombreux
dessinateurs de la série
Tu as dit tout à l'heure que ton oeuvre pouvait être critiquée ou criticable. As-tu eu des réactions du public ou des médias par rapport à ce premier tome ?
D. C. : On a bénéficié d'une très bonne presse. On a eu une seule critique très-très méchante d'un journal d'extrême droite qui prend d'ailleurs beaucoup de colonnes pour attaquer l'idée, le principe et qui utilise pour ça des thèmes vieux de 50 ans en faisant des confusions, des mélanges tout en disant que c'est un bon album. Sinon, j'ai été surpris car je m'attendais à des réactions.

De l'Eglise, peut-être ?
D. C. : Non, je n'en ai pas eu. Dans des journaux "bien pensants" j'ai même eu des critiques très bonnes, où ils évitent de parler de ce qui fache. Je crois que les gens sont intelligents à part ceux qui le sont moins, mais ils sont rares. L'autre jour, j'ai animé un débat et j'ai été étonné parce que quelqu'un m'a dit : "je suis catholique, je suis très pratiquant et je n'ai pas été choqué par votre bouquin. Je lui dis : "Ah bon, et pourquoi ?". "Parce que j'ai bien compris ce que vous vouliez faire et j'ai bien vu que ce n'était pas manichéen, ce n'était pas défini. J'ai bien vu le sujet : vous êtes contre des choses contre lesquelles je lutte aussi, je suis pour la liberté." J'ai trouvé ça très intéressant. Et flatteur, aussi.

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