LES PRIX FLAMBENT AU GUICHET DU FESTIVAL DE LA BD

Après avoir enregistré une chute de 18% de fréquentation l'année dernière, les organisateurs prévoient pour l'édition 2001 du festival, une augmentation importante de leurs tarifs : le prix du passeport trois jours passe de 95 francs à 175 francs et le billet journalier de 50 à 70 francs. "Un prix plus juste" estiment les organisateurs qui sous-traitent désormais la billetterie.
N. B. : En réservant leurs billets avant le 15 décembre, il est possible de bénéficier de tarifs réduits : 60 francs pour le billet journalier et 150 francs pour le passeport, avec en plus, une affiche du festival en cadeau.

Inutile de vous dire que ce genre d'article nous a fait réagir, bien que la presse locale (Charente libre, Sud ouest, FR3) n'ait pas vraiment retransmis le mépris ressenti par les auteurs à leur égard, considérés comme "l'attraction" du parc de loisir, puisque c'est là l'analogie qu'a trouvé le FIBD pour se justifier (N.D.L.R. : de l'augmentation du prix des billets)...
Je suis désolée, mais nous rappelons que la dédicace est un acte bénévole, que le public vient en grande partie pour ça (ok, c'est un autre débat), que les expo proposées par le salon ne drainent pas autant de monde, nous ne sommes a priori pas là pour permettre aux gens de se rembourser par un dessin gratuit de quelque chose qui n'est pas de notre fait. Rappelons au passage que la seule expo digne de ce nom l'an passé n'était pas le fait du FIBD, mais du CNBDI : Moebius.
C'est un peu facile, après tout ! Rappelons aussi que si parc d'attraction il y a, le gars déguisé en Mickey, il est payé pour ça ! Et d'autre part, puisqu'ils aiment les analogies, on paye rarement pour entrer dans un supermarché, comparaison qui me semble plus appropriée par rapport à ce festival.
Nous ne demandons pas a être payés, nous demandons le respect qui nous est dû. Nous ne sommes pas corvéables à merci pour permettre de renflouer les caisses mal gérées d'un festival qui a perdu toute direction artistique et toute dignité par rapport à ce médium que nous faisons vivre quotidiennement.
C'est aussi indigne de traiter le public passionné en vache à lait, qui ne protestera pas, puisqu'il est passionné, il viendra quand même... Nous n'avons pas envie que cette situation de porte-à-faux entre nous et le public pour cause de fric soit encore amplifiée. Ce tarif peut également porter tort financièrement aux petits éditeurs, obligés qu'ils sont de paraître à cette manifestation qui s'auto-érige en institution de la médiatisation bd, bien que ses couleurs ternissent chaque année davantage. Sans parler de la retenue qui peut découler chez le public d'hésiter à découvrir de jeunes auteurs, moins "valeur sûre", s'ils ont à choisir en fonction de leur budget plus que d'ordinaire.
Il est temps que la bande dessinée soit considérée comme le vrai médium culturel qu'elle est, de par sa richesse, sa diversité et ses origines, par ce genre de manifestations, et par les médias, tiens, puisqu'on en a pas encore parlé.

il y a encore beaucoup à dire... Je ne voulais pas vous assommer à froid :-)
Donc à plus tard !

Merci à tous de votre attention, et de "faire passer" ce message.

Claire Wendling - Présidente de la Maison des Auteurs - mail : maisondesauteurs@arkadia.org

Je m'associe de tout coeur à Claire Wendling et la Maison des Auteurs (association encore neuve dont on entendra bientôt parler davantage, je pense)

Amicalement

CAZA