BIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE
Morris :
le père de Lucky Luke

De son vrai nom Maurice de Bévère, ce Belge, né à Courtrai le 1er décembre 1923, a succombé à une embolie le lundi 16 juillet 2001 à Bruxelles, au bel âge (pour un auteur de bd) de 77 ans... Grand Prix spécial de la ville d'Angoulême en 1992, il était le dernier des monstres sacrés de l'école belge de la bande dessinée, celle dite de la "bande des quatre" qui comptait Franquin, Jijé et Will.

L'inspiration du personnage Lucky Luke ? Outre sa passion pour les western, Morris livrait une explication - authentique ? - au journal Libération en 1997 : "j'habitais dans une chambre meublée à Bruxelles. Ma logeuse fumait beaucoup et chantait "je suis seule ce soir", un grand succès de l'époque. Et, pour compléter le tableau, elle avait les jambes arquées et des dents de cheval". C'est sans doute ainsi qu'est né Lucky Luke, fin 1946, pour l'almanach Spirou 1947 (l'histoire s'intitule Arizona 1880).

En 1955, alors qu'il rentre des États-Unis, se forme le tandem Morris et Goscinny. Également scénariste d'Astérix, ce dernier élabore les scénarios de 36 albums (à compter de Des rails sur la prairie, neuvième album de la série paru en 1957) tandis que Morris garde la maîtrise du dessin.
À la mort de Goscinny en 1977, il collabore avec plusieurs scénaristes (Vicq, Bob de Groot, Guy Vidal, Jean Léturgie, Xavier Fauche, Nordmann...) et affronte dans plusieurs procès les héritiers de Goscinny pour des histoires de droits d'auteur.
Plus récemment, Morris a travaillé à un dessin animé* qui est diffusé depuis le dernier trimestre 2001 par France 3 en 52 épisodes. Un film long métrage avait été annoncé pour 2002 ou 2003, avec Djamel dans le rôle de Jo Dalton, mais on ne connait pas la suite qui pourra lui être donnée...

Au fil des 72 albums (31 chez Dupuis puis 41 aux Éditions Dargaud puis Lucky Productions crée par Morris en 1990, puis Lucky Comics - une filiale de Dargaud spécialement créée en 1999 pour gérer le "Lucky Luke Business") que Morris lui a consacré, Lucky Luke a croisé dans la prairie toutes les grandes figures de l'Ouest, Billy the Kid, Calamity Jane, Jesse James, et tout dernièrement, avec son dernier album (La légende de l'Ouest), Buffalo Bill... Il s'est trouvé mêlé aux grands évènements qui ont marqué la conquête de l'Ouest : construction du chemin de fer, ruée vers l'or, guerres indiennes, ou attribution des concessions de terrain aux pionniers de l'Oklahoma.
Le "poor lonesome cow-boy far away from home" lui aura rapporté la fortune - sans doute mieux que ce qu'aurait pu lui offrire le Klondike ! -, générant chaque année un chiffre d'affaires de 6,10 millions d'euros (40 millions de francs) rien qu'avec les albums, 49,1 M euros (200 MF) avec les produits dérivés (dessins animés, jeux vidéo, et objets divers**).

Les 72 albums de Lucky Luke, tirés en plus de 30 langues et à plus de 300 millions d'exemplaires, c'est aussi des seconds rôles inoubliables : le cheval Jolly Jumper, le chien Rantanplan alias "le chien le plus bête de l'ouest" (Rantanplan devenant même en 1987 une série parralèle à part entière), la famille Dalton (la chanson de Joe Dassin "voilà les Dalton" vient de là !), et une multitude de personnages tirés du folklore de l'ouest américain, tous plus typés les uns que les autres (tel le croque-mort, toujours équipé d'un mètre souple de tailleur, qui passe son temps à suivre les gens pour les mesurer afin de préparer le cercueil...), et sans parler des vautours qui planent au dessus des saloons en attendant que les cow-boys se soient entretués.

Pour la petite histoire :
Morris n'était pas dénué d'humour. Dans les dernières années de sa vie, il aimait à répéter : "chaque matin, j'ouvre mon journal à la page nécrologique. Comme je vois que mon nom n'y est pas, je ne mets au boulot".
En 1988, Morris s'est vu décerner une médaille par l'O.M.S. (Organisation Mondiale pour la Santé) pour avoir cessé de dessiner Lucky Luke une cigarette à la bouche (depuis, celui qui tire plus vite que son ombre machouille une brindille).
Un Lucky Luke magazine a existé mais eut une brève existence (mars 1974 à février 1975).

* C'est Antoine de Caunes qui prête sa voix à Lucky Luke et Francis Perrin qui offre la sienne à Rantanplan. Cette série remporte un vif succès : plus de 3 millions de téléspectateurs suivent les épisodes.
** Lucky Luke, c'est aussi plus de cent épisodes de dessins animés (la première série voit le jour en 1984), quatre longs métrages ("Daisy-town" en 1973 ; "La ballade des Daltons" en 1978 ; "Les Dalton en cavale" en 1983 ; ""), cinquante-six cassettes et plus de deux cents objets dérivés divers !

Pour explorer l'univers de Lucky Luke.

L. R.

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lucky luke

Éditeur : Lucky Comics
48 pages en couleurs
Format : N. C.
Collection : -
Série : Lucky Luke
Prix indicatif : 9,95 €

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