Quand êtes-vous tombé dans la marmite de la B.D. ?
Joann Sfar : Je ne sais pas. J'ai toujours fait des bandes dessinées parce que j'aime raconter des histoires. Quand j'étais petit j'avais une passion pour les films d'horreur mais comme j'étais trop petit, je ne pouvais pas aller en voir. Alors, mon grand-père m'achetait des journaux dans lesquels il y avait des photos des films. Je les découpais, je les collais dans des cahiers et je racontais des histoires. Partant de là, j'ai toujours aimé raconter des histoires, d'ailleurs on m'en a beaucoup raconté quand j'étais petit et ça m'a paru naturel d'en raconter à mon tour.

Joann Sfar, l'un des pères fondateurs de la série "Donjons" chez Delcourt, n'est pas près de sombrer dans les oubliettes...

Mais vous ne racontiez pas que des histoires d'horreur ? J. Sfar : Ah non ! Les héros de mes histoires ce sont des monstres, mais il leur arrive très rarement des histoires qui font peur. Ce sont plutôt des histoires assez tendres, assez drôles, avec parfois un peu de morbide mais c'est toujours prétexte à comédie. Ils s'entretuent en rigolant... J. Sfar : Un petit peu. Mes références sont plutôt Marcel Pagnol ou Albert Cohen, ou au cinéma des gens comme Lubich, des auteurs qui sous couvert de légèreté arrivent à aborder des thèmes graves, mais toujours en divertissant et toujours avec élégance. J'essaie de ne jamais verser dans la noirceur. C'est acide, c'est parfois un petit peu dérangeant ce que je raconte, mais on reste dans une bizarrerie de bon ton. (Rires)

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